En ce 22 mars, journée mondiale de l’eau, voici une série d’articles sur le thème de l’eau.

Le présent article met les ressources en eau dans leur contexte mondial, québécois, et nicaraguayen. Le 2e article traitera de l’impact des changements climatiques, et le dernier concernera quelques notions importantes à retenir, les gestes que tous peuvent réaliser et ce que fait SUCO dans le cadre du projet PROGA-Jóvenes.

Dans le monde

Les océans recouvrent 70,7 % de la surface de la Terre. Ça, c’est bien connu. Vue différemment, la quantité d’eau représente 1 400 millions de km3. C’est donc peu dire que notre astre mérite le titre de « Planète bleue »!

Données sur l'eau

Données sur l’eau

Par contre, ce qui est moins connu, c’est que 97,5 % de cette eau est impropre à la consommation, puisqu’elle est contenue dans les océans, et donc salée. De plus, du 2,5 % d’eau totale restante, 98,6 % est contenue dans les glaces permanentes et les eaux souterraines, et seulement 0,6 % serait accessible à l’humain. Ainsi, du 1 400 millions de km3 total d’eau sur Terre, il ne reste donc que 0,2 million de km3 d’eau disponible à la consommation. Voilà qui relativise l’abondance de l’eau!

Eau douce disponible

Eau douce disponible sur Terre et sa consommation

Cela étant dit, est-ce qu’il y a suffisamment d’eau sur la planète pour 7,2 milliards d’êtres humains?

Pour répondre à cette question, il est nécessaire de parler du concept « d’eau virtuelle », aussi appelé « l’emprunte eau », qui indique la quantité d’eau nécessaire à la fabrication d’un bien, qu’il soit alimentaire ou autre.

En effet, si chaque personne n’a besoin de boire que 2 à 4 litres d’eau par jour pour survivre, chaque individu en consomme bien plus, entre autres par les biens qu’il consomme. Si 1 kg de grain (riz, maïs, blé) nécessite environ 1 500 litres d’eau, pour 1 kg de bœuf, il s’agit de 15 000 litres. Par conséquent, la quantité d’eau nécessaire pour l’alimentation serait de 2 000 à 5 000 litres par jour, selon les habitudes alimentaires.

Cette consommation indirecte de l’eau s’ajoute également à celle d’une demeure pour les autres usages. Ainsi, en plus de la croissance de la population, il faut également ajouter la croissance de la consommation de biens avec une grande empreinte sur l’eau.

Selon les statistiques, la croissance de la consommation d’eau dans le monde serait 2 fois plus élevée que la croissance de la population.

Évidemment, l’eau que l’on consomme ne disparaît pas, elle reste sur Terre. Néanmoins, l’usage que l’on en fait l’altère. Ainsi, lorsque l’on parle de disponibilité de l’eau, on doit discuter à la fois sa disponibilité physique, que de sa disponibilité en qualité. Toutefois, bien souvent, un manque de disponibilité physique entraîne une baisse de sa qualité. En 2010, 11 % de la population mondiale n’a pas encore accès à de l’eau traitée, et seulement 64 % utilise un système sanitaire.

Au Québec

La situation au Québec, vous vous en doutez, n’est pas critique. Au contraire, les Québécois sont extrêmement choyés. Par ses 4 500 rivières et 500 000 lacs, 10 % de la superficie de la belle province est recouverte d’eau, représentant 3 % des réserves mondiales d’eau douce renouvelable de la planète. Cela alors que sa population ne représente que 0,1 %.

Qui plus est, 76 % de la population est desservie par des installations de traitement d’eau potable, et 92 % est connectée à un réseau d’égout.

Par conséquent, cette omniprésence de l’or bleu se reflète par le manque de mesure d’économie d’eau. La consommation quotidienne par habitant est l’une des plus élevées dans le monde :

ÉtatGlobale (L/jour)Résidentielle (L/jour)
Canada600350
Québec800400
Royaume-Uni Nd200
France Nd150

Au Nicaragua

Au pays des volcans, la situation est plus critique. Bien que le Nicaragua bénéficie de 2 des plus grands lacs d’Amérique centrale, et qu’une grande partie du pays soit recouvert de forêt tropicale humide, 30,1 % de son territoire souffre, à chaque année, de 6 à 8 mois de sécheresse. Ces territoires touchent principalement les départements du Nord du pays, soit Madriz, Nueva Segovia et Estelí, où travaille SUCO.

Malgré cette récurrence, certaines années sont plus difficiles que d’autres, liées principalement à 3 phénomènes :

  1. Le phénomène d’El Niño;
  2. La surconsommation et certaines mauvaises pratiques;
  3. Les changements climatiques.

Il faut également mettre en relation à ces données que 70 % de la population agricultrice des régions sèches souffres d’extrême pauvreté, et que les familles doivent généralement compter sur leur production pour subvenir à leur alimentation. Ainsi, une sécheresse peut également occasionner de graves problèmes sécurité alimentaires.

Prochain article : L’impact des changements climatiques sur l’eau