Alors que la section précédente sectorisait les demandes pour mieux les définir, cette présente section tentera de mettre en lumière une vision d’ensemble inclusive essayant d’harmoniser les trois sphères d’une gestion durable. Aussi, il est nécessaire de rappeler que les forêts sont utilisées pour des usages multiples et que plusieurs secteurs d’activité vivent et dépendent du bois.

Concernant une vision d’ensemble, deux grands consensus incluant la majorité des acteurs de la forêt se sont dégagés au cours des dernières années. Le premier s’est réalisé autour du rapport d’étude sur la gestion des forêts publiques du Québec de 2004. Plus récemment, élaboré celui-ci par les parties prenantes concernées par les forêts, un autre accord découla du Sommet sur l’avenir du secteur forestier québécois (SASFQ) de 2007. Sur un grand nombre de points, ces deux consensus convergent. Encore aujourd’hui et malgré la venue de quelques autres consensus, la déclaration de clôture du Sommet et le rapport Coulombe sont cités comme ralliant les intérêts de la majorité des intéressés. Ainsi, c’est à la lumière de ces deux consensus et des positions décrites en section précédente qu’ont été élaborés la présente vision et le compromis sur les valeurs.

Vision
La forêt québécoise est un bien commun
La forêt québécoise est vaste de par l’étendue de son territoire et de sa grande variation de climat
Ces variations permettent une grande diversité biologique formant un nombre important d’écosystèmes complexes et intimement liés
La forêt est une source de richesses multiples, renouvelables, et appréciées de tous les Québécois
Ces ressources sont à l’origine d’un foisonnement d’activités et de services sociaux, économiques et environnementaux, aussi bien régional que national
Tant ces activités que ces services sont essentiels au maintien du développement du Québec
De la variété et de la santé de la diversité biologique dépendent ces activités et services

 

Valeurs et éléments essentiels
Haut niveau de résilience des écosystèmes et des équilibres naturels– Achèvement d’un réseau d’aires protégées représentatif de la biodiversité
– Intégration progressive de l’aménagement écosystémique aux pratiques forestières
– Gestion adaptative et innovante, par objectifs et résultats (GPOR)
Grand nombre d’emplois et haute activité régionale– Mise en place de la gestion intégrée des ressources (GIR)
– Gestion au bon niveau d’organisation (localité, région, province)
Haut niveau de compétitivité, d’innovation et de capacité d’adaptation du secteur forestier– Multiplication des modes tenure
– Prise en compte de toutes les valeurs issues des écosystèmes forestiers
– Augmentation de l’intensité des aménagements forestiers afin d’accroître l’ensemble des valeurs issues des forêts
– Accroissement de la compétitivité et de l’innovation de l’industrie devant la concurrence mondiale
– Sécurisation des investissements, tant forestiers qu’industriels
Conditions de travail de qualité des travailleurs et professionnels– Valorisation et reconnaissance des métiers forestiers
– Amélioration de la sécurité financière des travailleurs
– Assurance de conditions permettant le maintien de la santé (lié aux facteurs de stress dû à l’insécurité financière, ainsi qu’à la machinerie et des appareils de l’industrie)
Capacité élevée en recherche et développement, ainsi qu’en éducation et vulgarisation de l’information forestière– Maintien et renforcement de la recherche et du développement de connaissances à l’égard des écosystèmes forestiers et des aménagements
– Accroissement des possibilités de transferts de connaissances
– Amélioration de l’éducation et de la vulgarisation de l’information forestière pour l’instauration d’une fierté de la culture et de la gestion du bois.
Tissu social solide entre les Premières Nations, les entreprises d’exploitation des ressources naturelles et les communautés non autochtones– Établissement d’un protocole de gestion conjointe avec les Premières Nations adjacentes aux territoires aménagés