Les peuples de Huari et de Tiahuanaco sont si semblables que longtemps, les archéologues ont cru qu’il s’agissait d’une seule et unique civilisation. En effet, les deux civilisations présentent la même iconographie en ce qui concerne les règles géométriques pour la réalisation des dessins, ou encore un dieu avec un bâton dans chaque main.

Aujourd’hui, l’on différencie ces deux peuples, même si les archéologues semblent accorder une influence de Tiahuanaco sur celui des Huaris, ce dernier peuple étant apparu vers le 7e siècle de notre ère, bien plus tard que celui de Tiahunaco.

Forts de l’apprentissage sur les systèmes d’irrigation Nazca et de l’ingénierie en pierre de Tiahuanaco, les Huaris créèrent d’immenses silos pouvant contenir jusqu’à 5 tonnes de nourriture pendant plusieurs mois. Ce niveau de conservation était possible grâce au climat froid et sec, transformant les silos de pierres en véritable réfrigérateur. Ils développèrent aussi la culture en terrasses, que l’on retrouve dans la plupart des régions andines.

À l’apogée du peuple Huari, l’étendue de leur territoire était telle qu’il est possible de parler d’un second empire unificateur, le premier étant celui de Chavin. En effet, les Huaris implantèrent un imposant réseau de routes, mirent en place un puissant système militaire ainsi que plusieurs grands centres administratifs, fait unique devant les anciennes civilisations.

Cependant, vers le 10e siècle de notre ère, le pouvoir des Huaris s’égrena, et le siège territorial andin de ce peuple se scinda en plusieurs petits peuples guerriers. Cela favorisa pour une seconde fois la création de puissances régionales côtières, telles que celle des Chimus. Malgré cela, il est probable que la future puissance Inca émergea des descendants Huaris.