Lorsqu’un projet de développement rapide et important se présente, difficile est la question du respect des populations locales et de l’environnement. Au Canada, on connait bien le cas des sables bitumineux, riche en revenus, mais combien impactant au niveau environnemental et social.
Au Nicaragua, cette question se pose tout entière, mais ici avec un tout autre fond qu’au Canada. Dans un précédent article, je vous avais fait part de la pauvreté du Nicaragua qui touche 46 % de la population, ainsi que du sous-emploi affectant 46,5 % des gens. Ainsi, lorsque le canal transocéanique a refait surface après plus d’un siècle au milieu des années 2000, avec un potentiel de 20 000 emplois et d’un investissement initialement prévu de 20 G$, l’attrait était irrésistible (Voir l’étude de faisabilité 2006)!
Le projet de canal
Ce canal n’est pas rien. Pris dans son ensemble, il est maintenant projeté la construction d’un canal de 280 km de longueur, 28 mètres de profondeur et de 520 mètres de largeur, entre les océans Atlantique et Pacifique, d’une voie ferrée, d’une autoroute, d’un oléoduc, de deux ports en eaux profondes, et de plusieurs aéroports, pour un total de 40 G$ (Source).
Cependant, tout projet de cette envergure nécessite de grands fonds. Ici, ce n’est pas moins que 40 G$ qui seraient nécessaires. Cela représente plus de 4 fois le PIB du pays (Source), et 20 fois le budget de l’État, d’environ 2 G$ par année (Source)! Autant vous dire que réunir tout ce financement était un défi titanesque.
Évidemment, vous vous doutez que le Nicaragua ne peut, à lui seul, financer un tel projet.
Ainsi en juin 2013, l’Assemblée nationale du pays a accordé à un entrepreneur chinois une concession de 50 ans, renouvelable pour 50 ans supplémentaires, pour la réalisation de tous ces projets, dont le territoire sera considéré « zone franche », soit une sorte de zone internationale libre d’impôt (Source).
Notons que l’élaboration de cette concession fut réalisée en secret et qu’aucun appel d’offres public n’a été fait! Plusieurs organisations ont par ailleurs déclaré inconstitutionnelle la loi 800 officialisant l’entreprise du Grand Canal (Source).
Risques pour l’environnement
Cela étant dit, même si ce projet était aussi bénéfique pour l’emploi que ce qu’en disent ses promoteurs, les risques pour l’environnement sont bien réels.
Selon les informations disponibles actuellement, le projet qui entamerait sa route à quelques kilomètres au nord du populaire site touristique de San Juan del Sur, passerait près de Rivas, contournerait l’île volcanique d’Ometepe par le sud, remonterait le lac Nicaragua, puis percerait le continent jusqu’à Bluefields.
Dans son sillon, le canal traverserait ou perturberait plusieurs réserves naturelles (réserve de biosphère Bosawas, Indio Maiz, Cerro Selva, …), et empêcherait la migration de plusieurs espèces en danger (tapir de Baird, jaguars, singes-araignées, etc.). Selon une estimation publiée dans un article de la revue Nature, près de 400 000 hectares de forêts tropicales et de milieux humides disparaîtraient ou seraient affectés!
De plus, le canal nécessitant plus de 28 mètres de profondeur pour les plus gros bateaux, le rehaussement du niveau d’eau et le dragage sur plus de 10 mètres du lac du lac Nicaragua serait inévitable. Cette modification du lit du lac, en plus de l’augmentation de sa salinité et des espèces invasives introduites par le canal et les bateaux transocéaniques, auraient pour conséquence une modification importante et irrémédiable de sa qualité de l’eau. De plus, pour le rehaussement du niveau d’eau, un barrage serait nécessaire à l’embouchure du rio San Juan, l’asséchant en partie (Source).
Tout cela uniquement pour le canal, et plusieurs autres projets importants sont connexes (autoroute et oléoduc entre autre)!
Malgré tous les impacts potentiels appréhendés, l’entreprise fondée pour réaliser ces projets n’envisage qu’une année pour la réalisation d’une seule étude d’impact globale sur l’environnement, et indique vouloir débuter les travaux en fin 2014, même si les études ne sont pas terminées (Source1 / Source 2 / Source 3). Qui plus est, le ministère de l’Environnement semble très peu impliqué dans cette évaluation. Bref, aucune partie indépendante ne semblera vérifier les conclusions de l’étude ni ne s’assurera la réalisation des mesures de mitigation. Les risques d’atteinte sérieuse à l’environnement semblent donc très importants (Voir mon précédent article sur la conservation de la nature)!
Risques sociaux et économiques
Jusqu’ici, il n’a été discuté principalement que des impacts environnementaux. Cependant, sur le chemin du canal, se trouve un grand nombre de communautés indigènes, notamment les peuples Rama, Garifuna, Mayangna, Miskitu et Ulwa (Source). Seront-ils consultés adéquatement? Seront-ils impliqués dans le développement du projet et dans sa gestion? Auront-ils un mot à dire sur la mitigation des impacts sur leur vie?
De plus, rien pour le moment n’indique qu’une étude a été réalisée concernant l’impact du canal sur l’industrie touristique naissante du Nicaragua. Ces impacts pourraient être particulièrement importants sur l’île d’Ometepe où les super-paquebots passeraient, ainsi que sur le rio San Juan, qui serait partiellement asséché. Or, un grand nombre d’emplois est lié à ces activités touristiques.
Finalement, il semble que le gouvernement nicaraguayen ait pris une part importante des coûts du projet (jusqu’à 51 % !). Pour un État endetté avec un budget annuel de 2 G$ de dollars, la participation à un projet aussi risqué de 40 G$ n’apparaît pas comme un choix judicieux. En tous les cas, pour le moment, le commencement des travaux est prévu pour fin 2014 début 2015 (Source)!
baufinanzierungsrechner
i hope this command will work on windows server only where as i want check this informtion in bios whether the VT is enabled or not , some of the bios will not have this option ,for that we need to update the bios software , provided by Mother board comapany, VT is compulsary for installing esx serversThanksSatish.P
India
That’s the perecft insight in a thread like this.