Dans ce pays du café, du Flor de Caña et de volcans, se termine pour moi une huitième semaine à travailler sur PROGA-Jóvenes.

Dans les dernières semaines, j’ai passé une bonne partie de mon temps dans le nord du pays, dans les régions d’Estelí, de Somoto et de Jalapa.

Ces visites avaient pour moi un double objectif. D’une part bien sûr, assurer le bon déroulement et le suivi du projet sur le terrain avec nos équipes régionales, mais aussi en tant que nouveau venu, de découvrir cette partie du pays où nous travaillons.

Parlant du projet, il est actuellement dans sa troisième année, et notre premier groupe de jeunes est en phase de terminer le nouveau programme d’enseignement en agroécologie, élaboré avec nos quatre institutions partenaires (INTECFOR, INPRHU, CETA et PCG).

Même si ce premier groupe n’a pas encore terminé, je peux vous dire que ce qui se passe ici sur le terrain est particulièrement extraordinaire!

Voici en images qu’est-ce que ces jeunes ont implanté :

  • plantation de bandes d’arbres et cultures en terrasses pour le soutènement des sols,
  • remplacement de pesticides et engrais chimiques par le compost et des pesticides à base de plantes
  • mise en place de systèmes de captation d’eau de pluie et d’irrigation,
  • réintroduction de dizaines de plantes indigènes pour la consommation
  • diminution de la culture sur brulis,
  • et j’en passe!

 

Évidemment, il n’y a pas que des réussites, il y a également des défis pour les prochaines années. Tout d’abord, il faut fortifier les acquis de la hausse de production pour assurer une sécurité alimentaire toute l’année, et éviter l’exode rural. Ensuite, avec les surplus, il faut renforcer les capacités des jeunes et de leurs familles à transformer leurs produits, puis à les commercialiser. C’est d’ailleurs là l’un de mes mandats principaux.

J’ai assisté la semaine passée à un congrès international sur le marketing agricole. Très intéressant. Pleins d’idées et de belles rencontres.

Une anecdote cependant :

L’un des conférenciers était le directeur régional de Wal-Mart, Amérique latine. Son plaidoyer portait sur les besoins de son entreprise pour des produits frais et locaux. Il insistait également sur ses différents programmes mis à la disposition des petits producteurs pour augmenter leurs rendements et bien sûr, leurs revenus. Jusque là, tout va. Mais à la fin de son discours, il s’est avancé sur la politique des bas prix de Wal-Mart. Pas question d’y déroger, les prix doivent être les plus bas au monde! Sur ces questions, disons que les petits producteurs ont émis quelques protestations polies!

Parlant de commercialisation et de financement de projets, pour cette huitième semaine, nous avons rencontré l’ensemble des techniciens agricoles, des professeurs et des coordonnateurs régionaux (environ 60 personnes). Nous avons discuté des nouvelles politiques d’aide à la commercialisation et au microcrédit pour les jeunes et leurs familles. Au menu, plusieurs milliers de dollars en financement et microcrédit pour chaque groupe de jeunes qui ont une initiative agricole. Ça promet!

Par ailleurs, je vous encourage à lire mon précédent article sur les raisons pour lesquelles le projet PROGA-Jóvenes cible le Nicaragua et ces régions en particulier.

PS: À venir, des photos de volcans!