La plupart des intervenants œuvrant en environnement s’accorde pour souligner un manque de représentativité de la diversité biologique dans le réseau d’aires protégées québécois (Caron, 2008; Nature Québec, 2008; RQGE, 2008; CÉF, 2008b, ABQ, 2008; OIFQ, 2008). Ainsi, avant toute forme d’augmentation de l’intensité des aménagements forestiers, un état de la situation devrait être réalisé pour évaluer les carences de représentativité dans le réseau de conservation du Québec. Selon eux, c’est seulement avec un niveau de protection adéquat qu’il sera possible de maintenir la résilience des écosystèmes forestiers.

De manière à rétablir la confiance entre le ministère et la société civile, certaines organisations réclament davantage de transparence et d’imputabilité dans la gestion des forêts (Nature Québec, 2008, Caron, 2008; RQGE, 2008; CÉF, 2008b, ABQ, 2008; OIFQ, 2008). Certains demandent que le secteur de l’aménagement soit systématiquement séparé des usines de transformation. D’autres, plus pragmatiques, requièrent seulement que les entreprises d’aménagement soient vérifiées par des auditeurs externes et soumis au principe d’écoconditionnalité. Ainsi, seulement les aménagistes responsables pourraient être accrédités.

Verge d'or et bourdon en Estrie

Verge d’or et bourdon en Estrie

Sur le plan de l’aménagement, la majorité des intervenants en environnement souhaitent qu’il soit effectué de manière écosystémique et dans une optique de gestion multiressource où l’objectif de l’intensification serait non pas de doubler le volume de bois, mais plutôt la valeur totale de la forêt (Caron, 2008; Nature Québec, 2008; RQGE, 2008; CÉF, 2008b, ABQ, 2008; OIFQ, 2008). Cela signifierait que les valeurs de la faune, de la flore, de l’eau et des paysages seraient incluses dans les calculs de possibilité.

Dans une optique de transparence, plusieurs acteurs environnementaux suggèrent aussi qu’une vision nationale d’aménagement durable devrait être définie et élaborée sur la base d’une large consultation publique (Caron, 2008; Nature Québec, 2008; RQGE, 2008). Cette vision permettrait de rallier la population à la gestion et chapeauterait l’ensemble des plans d’aménagement pour un équilibre soutenable de la gestion forestière. De plus, les professionnels demandent que le cadre de gestion soit suffisamment souple afin de pouvoir s’adapter continuellement à l’acquisition de nouvelles connaissances en biologie et aménagement (CÉF, 2008b, ABQ, 2008; OIFQ, 2008).

En plus de s’assurer de maintenir la résilience et les fonctions des écosystèmes, certains organismes réclament que l’on applique le principe de précaution, permettant de faire face à l’incertitude des calculs de possibilité (CÉF, 2008b, ABQ, 2008; Caron, 2008). En définitive, ils requièrent que ce ne soit plus la coupe de bois qui s’adapte aux demandes des industriels, mais plutôt ces derniers à l’offre du Québec.