En 1996, la Loi sur les forêts fête ses 10 ans. L’État entreprend de dresser un bilan dans le but de mettre à jour le régime forestier. Ce dernier est déposé en 1998 (MRN, 1998). Cependant, le bilan est entaché en 1999 alors qu’une véritable bombe médiatique s’abat sur l’industrie et le MRNF, soit la diffusion du documentaire L’erreur boréale, de Richard Desjardins et Robert Monderie. Ce documentaire dénonce, de manière éclatante, qu’on coupe au Québec plus d’arbres qu’il n’en pousse, que le MRNF est contrôlé par l’industrie, et finalement que l’on se dirige vers une rupture de stock. Une pénurie de bois, au Québec… terre de forêts!
Malgré cela, le ministère continue sa mise à jour, qu’il termine en 2001. Elle permet le rapatriement du calcul de la possibilité au sein du ministère, ainsi que l’élargissement de la politique de consultation des plans forestiers, en plus de l’introduction d’objectifs de protection.
Cependant, en 2002, une deuxième brique tombe. Le rapport annuel du Vérificateur général est accablant. Entre autres, le vérificateur constate qu’il y a des lacunes et un manque d’information ne permettant pas au ministère des Ressources naturelles d’effectuer un calcul fiable de la possibilité ligneuse, pouvant mener à une surexploitation des ressources forestières. Ce même rapport souligne également des manquements sur le cadre d’approbation des différents plans d’aménagement forestier, sur le suivi de ces plans et l’application du Règlement sur les normes d’intervention. En somme, « la forêt publique risque de ne pas être gérée dans une perspective d’aménagement durable » (VGQ, 2002, p. 70).
Il s’enclenche alors une Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise (CÉGFPQ), aussi appelée commission Coulombe (2004). Cette commission arrive sensiblement au même constat que l’on fait depuis plusieurs années. Au Québec, on coupe plus de bois que ce que la forêt peut donner et malgré l’introduction du calcul de la possibilité forestière, il ne s’est jamais coupé autant de bois annuellement au Québec. À titre d’information, de 1990 à 2004, la récolte forestière est passée de 20 à 34 millions de mètres cubes (MRNF, 2008b), pour une augmentation de 60 % entre 1975 et 1999 (CÉGFPQ, 2004). Parallèlement, les billes sont de plus en plus petites.
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